Chapitre 4

Elias franchit le seuil de l’obscurité, ses pas résonnant dans un silence oppressant. Le passage semblait s’étirer à l’infini, chaque mur étant tapissé de symboles luminescents qui pulsaient faiblement. L'air était lourd, chargé d'une tension qu'il ne pouvait ignorer. Son esprit oscillait entre la peur et une curiosité irrépressible.

Soudain, le couloir s’élargit, débouchant sur une salle circulaire. Contrairement à la majesté du Nexus, cette pièce était austère, faite de métal noir mat, et éclairée uniquement par des panneaux holographiques suspendus dans les airs. Chaque écran projetait des données complexes, des graphiques et des images en mouvement.

Au centre de la pièce, une table d’apparence sobre mais étrangement intimidante. Autour d’elle, des sièges vides, tous alignés comme si un conseil secret venait de se dissoudre. Une voix douce mais autoritaire brisa le silence, émanant d’aucune direction précise :
"Bienvenue au Conseil des Gardiens, Elias."

Il tourna la tête frénétiquement, cherchant l’origine de la voix.
— Montrez-vous ! ordonna-t-il, le ton plus courageux qu’il ne se sentait réellement.

Une silhouette émergea lentement d’une ombre projetée par un écran. Contrairement aux drones et aux hologrammes qu’il avait vus jusqu’ici, cette figure était humaine, ou du moins en donnait l’apparence. Elle portait un masque argenté, sans expression, orné de gravures complexes qui rappelaient les symboles des anneaux du Nexus.

"Je suis le Conservateur," déclara-t-il. "Le gardien de cette vérité que vous semblez tant désirer. Vous êtes allé plus loin que quiconque. Pourquoi ? Que cherchez-vous vraiment ?"

Elias fixa le Conservateur, rassemblant son courage.
— Je cherche ce que vous refusez de révéler : pourquoi ce monde parfait existe et à quel prix. Pourquoi Gaia dissimule-t-elle l’existence des Gardiens ? Pourquoi tout semble conçu pour empêcher quiconque de poser des questions ?

Le Conservateur resta immobile un moment, comme pour mesurer ses paroles.
"Vous pensez que la vérité est un droit," répondit-il lentement, "mais elle est une arme. Une fois révélée, elle ne peut pas être reprise. Vous êtes prêt à la porter, Elias ? À en subir les conséquences ?"

— Oui, dit-il fermement. Peu importe le prix.

( à suivre )