Bonjour à tous les amis de Hive. Dans un précédent post, intitulé Otage d'un rêve, je vous parlais de mon rêve de devenir journaliste, sur les traces de Pierre Péan et Ariane Chemin. Puis, au fil des ans, mon rêve s'est rétréci, pour ainsi dire, ou plutôt, il a mûri avec moi et je le poursuis toujours, en essayant de ne pas en rester l'otage.
Ici, ce que je veux vous raconter est ma première expérience professionnelle, bonne lecture.

Mon premier emploi

Photo délivrée sous licence gratuite, auteur Randy Tarampi @randytarampi

Le travail qu’on m’avait proposé était un rêve pour moi. J’avais la perspective de faire ce que j’aimais dans mon premier emploi sérieux et cela m’a rendu très enthousiaste. Je devais m’occuper de la partie "rédaction" des sites web, des pages Facebook et des blogs d’une agence de voyages et d’un hôtel.

Quel écrivain en herbe accepterait une telle tâche ? Je ne pense pas que quiconque.

Comme première consigne le premier jour, ils m’ont demandé d’écrire un article sur un sentier de randonnée près de l’hôtel, pour inciter les clients à y rester. Ayant suivi un cours d’écriture persuasive, je m’en suis bien sorti. C’est pour ça qu’ils m’avaient pris. Dans l’après-midi, ils m’ont confié une autre tâche inattendue et très malvenue : réorganiser une énorme liste d’écoles situées dans toute la France (plus de 300), en envoyant un e-mail à chacune d’entre elles et en leur demandant quels cours je leur proposais, le logement, les groupes d’âge, etc.

Pouvez-vous imaginer ma profonde déception ? Je me suis sentie presque flouée. J’avais imaginé faire autre chose et voilà que je me retrouvais à passer mon temps à une tâche que je trouvais odieuse et fastidieuse. En plus de cela, je rentrais souvent à la maison désemparée après avoir passé toute la journée à répondre à des courriels, et je ne pouvais pas me résoudre à reprendre l’écriture.

Après deux semaines, j’étais en proie à l’indécision : était-ce vraiment ma voie ou étais-je en train de perdre mon temps ? Je voulais quitter mon travail, car je ne le faisais plus avec passion mais seulement par obligation, je perdais de vue mon objectif.

Mon employeur m’a assuré que je recommencerais à faire ce pour quoi il m’avait engagé, mais que je devais d’abord terminer ce travail. Il faudrait des mois pour le terminer, ce qui signifie que je n’avais pas été engagé pour écrire des articles mais pour cela ! D’un côté, je me suis sentie trompée ! D’autre part, je me trompais moi-même avec l’illusion de suivre un rêve en me disant que c’était ma première expérience et que pour atteindre ses objectifs, il faut faire un travail difficile.

Peut-être que penser que je pourrais faire autre chose de ma vie que d’écrire, c’était me mentir à moi-même, c’était avoir peur de suivre mon rêve et penser que je ne pourrais pas y arriver, et donc préparer un plan B qui pourrait me soutenir en cas d’échec. Je ne voulais pas céder à cette situation, je n’avais pas envie de faire quelque chose qui me rend malheureuse... mais j’avais peur d’oser.

Ces doutes se sont complètement dissipés lorsqu’au bout d’un mois, j’ai quitté ce travail difficile et ennuyeux de manière anticipée. J’ai en fait recommencé à écrire des articles pour le blog de l’entreprise pendant une courte période, mais ensuite je n’ai pas été reconfirmé parce que mon travail avait pris fin.
Parfait ! Leçon incluse ! C’était la percée dont j’avais besoin.

À partir de là, j’ai décidé de suivre une voie qui ne me mènera probablement nulle part, mais je préfère un emploi à temps partiel qui me permet de vivre sans trop d’exigences, qui me donne la possibilité de consacrer du temps à moi et à ma famille sans arriver à la fin de la journée en jurant contre tout et tout le monde parce que je suis fatigué ou irritable.

Je suis vraiment d’avis qu’il n’y a qu’une seule vie, que nous n’avons pas le temps de perdre et de nous racheter, mais de vivre heureux maintenant même si cela signifie faire de grands sacrifices et accepter le moindre mal, qui dans ce cas est un gain monétaire plus petit. Mais pour moi, cela en vaut vraiment la peine. Cela fait presque cinq ans que je suis dans cette voie, mes projets n’ont pas changé. J’ai trouvé une petite amie qui me soutient (elle dit "je préfère que tu fasses une activité qui te plaît plutôt qu’une activité qui t’épuise juste pour ramener un peu plus d’argent à la maison") et mon père a compris que c’est ce que je veux faire, c’est ainsi que je vais utiliser mon diplôme.

J’essaierai, si ça se passe mal, j’ai toujours le temps de me rabattre sur d’autres petits travaux. Mais tant que j’en ai la chance, je dois essayer. Moins d’argent mais plus de bonheur. Je sais qu’on ne peut pas cracher sur l’argent, mais encore moins sur le bonheur.

English version

Hello to all friends of Hive. In a previous post, entitled Hostage d'un rêve, I told you about my dream of becoming a journalist, in the footsteps of Pierre Péan and Ariane Chemin. Then, over the years, my dream has shrunk, so to speak, or rather, it has matured with me and I am still pursuing it, trying not to remain its hostage.
Here, what I want to tell you is my first professional experience, enjoy reading.

My first job

Free licence, auteur Randy Tarampi @randytarampi

The job I was offered was a dream for me. I had the prospect of doing what I loved in my first serious job and that made me very excited. I was to take care of the writing part of the websites, Facebook pages and blogs of a travel agency and a hotel.

What aspiring writer would take on such a task? I don't think anyone would.

As my first assignment on the first day, they asked me to write an article about a hiking trail near the hotel, to encourage guests to stay there. Having taken a persuasive writing course, I did well. That's why they had taken me on. In the afternoon, they gave me another unexpected and very unwelcome task: to reorganise a huge list of schools located all over France (over 300), by sending an e-mail to each of them and asking them what courses I was offering, accommodation, age groups, etc.

Can you imagine my deep disappointment? I felt almost cheated. I had imagined doing something else and here I was spending my time on a task that I found odious and tedious. On top of that, I often came home distraught after spending all day answering emails, and I couldn't bring myself to go back to writing.

After two weeks, I was in a state of indecision: was this really my path or was I wasting my time? I wanted to quit my job, because I was no longer doing it with passion but only out of obligation, I was losing sight of my goal.

My employer assured me that I would go back to doing what he had hired me to do, but that I had to finish the job first. It would take months to complete, which meant that I had not been hired to write articles but to do this! On the one hand, I felt cheated! On the other hand, I was deceiving myself with the illusion of following a dream by telling myself that this was my first experience and that to achieve one's goals one has to do hard work.

Maybe thinking that I could do something else with my life than writing was lying to myself, it was being afraid to follow my dream and thinking that I couldn't do it, and therefore preparing a plan B that could support me in case of failure. I didn't want to give in to this situation, I didn't want to do something that made me unhappy... but I was afraid to dare.

These doubts were completely dispelled when, after a month, I left this difficult and boring job early. I actually went back to writing articles for the company blog for a short time, but then I wasn't reconfirmed because my job had ended.
Perfect! Lesson included! This was the breakthrough I needed.

From there, I decided to go down a path that probably won't get me anywhere, but I prefer a part-time job that allows me to live without too many demands, that gives me the opportunity to spend time with myself and my family without coming to the end of the day cursing at everything and everyone because I'm tired or irritable.

I really believe that there is only one life, that we don't have time to waste and redeem ourselves, but to live happily now even if it means making great sacrifices and accepting the lesser evil, which in this case is a smaller monetary gain. But for me, it is really worth it. I have been on this path for almost five years, my plans have not changed. I have found a supportive girlfriend (she says "I'd rather you do something you enjoy than something that wears you out just to bring home more money") and my father has realised that this is what I want to do, so that's how I'm going to use my degree.

I'll try, if it doesn't go well I always have time to fall back on other odd jobs. But while I have the chance, I have to try. Less money but more happiness. I know you can't spit on money, but even less on happiness.