Chapitre 11 : L’Alliance des Bêtes Bizarres

(Où l’on découvre qu’en forêt, même les plus farfelus peuvent sauver le monde… ou au moins faire beaucoup de bruit.)

UNE ACCALMIE DE BRÈVE DURÉE
La victoire de Castagnor face au Crabe Suprême avait offert à la forêt quarante-huit minutes de calme relatif.
Puis une chouette cria :
— “LE CRABE A DÉGELÉ LE MARAIS MAUDIT !”

Panique instantanée.

Car le Marais Maudit, ancien lieu de bannissement pour les créatures jugées trop “bizarres” (ou trop collantes), abritait désormais une armée de marginaux déterminés à exister bruyamment.

UN RAPPORT D'INTELLIGENCE (TRÈS RELATIF)
Agent Chiffon fit son retour dans un nuage de parfum de fougère et de mystère.

— “Le Crabe a réveillé les exclus :

Les grenouilles beatboxeuses,

Les blaireaux nudistes,

Les fourmis anarcho-surréalistes,

Et... Maurice, le paon sans plume qui hurle les mots 'TRAHISON' sans contexte.”

Belladonna fronça les sourcils :
— “On peut les raisonner ?”

Chiffon soupira :
— “On peut... tenter une alliance.”

L’EXPÉDITION VERS L’ABSURDE
Castagnor, Jean-Rasoir, Speedo, Belladonna, Pluminette et Chiffon partirent en délégation diplomatique, armés de noix dorées, de chansons de paix, et d’un filet à grenouille en cas de dérapage.

Au bout de quelques heures dans le marais :

Jean-Rasoir était déjà collé à trois types de lianes vénéneuses.

Speedo s’était fait voler sa boussole par un moustique marxiste.

Belladonna avait failli déclarer la guerre à un saule pleureur (qui pleurait trop fort).

Mais ils les trouvèrent. Tous.

Les Bizarres. Les Exclus. Les Refusés. Les Bêtes Étranges.

Et à leur tête : Reine Moufette Cléo, qui portait une couronne de coquilles de noix et un sceptre fait d’une baguette de pain moisie.

LA NÉGOCIATION OLFACTIVO-POÉTIQUE
Castagnor :
— “Nous venons en paix. Le Crabe menace la forêt entière. Même vous, qui n'avez rien demandé.”

Reine Cléo :
— “Et pourquoi aider une forêt qui nous a rejetés ? Nous ne sommes que fous, poilus, ou baveux.”

Speedo (avec émotion) :
— “Vous êtes la forêt. Les arbres vous connaissent. Même si vous glissez souvent sur leurs racines.”

Jean-Rasoir offrit un feu d’artifice silencieux en forme de cœur.
Pluminette déclama un slam sur la diversité des poils.

Belladonna jeta un regard tellement perçant qu’un hérisson du fond s’évanouit par respect.

Et Cléo déclara :

— “Très bien. Vous aurez notre aide. Mais... on veut chanter pendant les batailles. Et danser. Et peindre des castors en bleu.”

Castagnor :
— “Marché conclu.”

LA NOUVELLE ALLIANCE
Et ainsi naquit L’Alliance des Bêtes Bizarres, incluant :

Une brigade de tamias acrobates,

Des corneilles qui imitent le bruit des moteurs,

Des sangliers peintres cubistes,

Et une araignée qui tricote des slogans militants.

La forêt trembla.
Le Crabe Suprême, dans sa grotte, sentit un courant étrange :

Le Chaos s’organisait.

FIN DU CHAPITRE
Castagnor, observant les nouveaux alliés en train de peindre des slogans sur les troncs, murmura :

— “C’est peut-être notre plus grande chance… ou notre plus grand désastre.”

Jean-Rasoir (collé à une grenouille beatboxeuse) ajouta :

— “Moi je dis que tant que ça brûle pas... ça va.”